Dolomites Italiennes : Retour sur un séjour de pêche à la mouche

Séjour de pêche à la mouche dans les Dolomites

Dolomites Italiennes : Retour sur un séjour de pêche à la mouche

1ere journée :

Nous voilà arrivés mon camarade de pêche (Vincent) et moi-même au creux de cette vallée, entourés par les imposantes montagnes, qui font la beauté et le charme de cette région Alpine ; les Dolomites Italiennes. Fourbus par la longue route de la veille, mais impatients de découvrir nos futurs sites de pêche. Après un excellent café, dont seuls les Italiens ont le secret ; nous sommes prêts.
Notre guide, Luigi, un solide gaillard du coin, nous récupère à notre hôtel, et nous emmène jusqu’à son bureau, pour la prise des permis. Et quel bureau ! c’est un imposant mausolée bardé de matériels de pêche à la mouche, et de photographies de ses plus beaux trophées, exclusivement dédié au sacrosaint saumon, sa passion 1ere. Mais de son propre aveu, sa région, bien que dénuée de se salmonidé, reste la plus belle place du monde, où il fait bon vivre, et pêcher à la mouche. Puis nous nous rendons sur les bords de la rivière principale, dont le niveau ne permettra pas une pêche confortable pour ce 1er jour. Nous nous rabattons donc sur un des tributaires, ou les petites truites sont supposées nous attendre. Il faut beau et la température tourne rapidement autour des 27°. Après quelques poissons en nymphe de type perdigone, nous abordons un très beau pool, ou Luigi nous promet un minima de poissons … On s’installe avec prudence et on se pose, les gobages ne tardent pas à s’offrir à nous. Chacun notre tour nous attaquons ces petites sauvages, pleines de vigueur et de malice. Car attention, les présentations et dérives doivent être propres, sinon vous n’aurez même pas l’émotion d’un refus. Les prises sont nombreuses et chaque poisson est plus beau que le précédent. Les robes sont sublimes et les yeux étincelants. Chacune de ces petites merveilles repartira délicatement à son caillou protecteur, avec pour seule souffrance le stress d’une capture. Puis subitement, tout se tasse, et nous ne tardons pas à comprendre pourquoi. L’eau monte rapidement et se teinte jusqu’à perdre sa limpidité. Des travaux en amont en sont probablement la cause et nous quittons se parcours très prometteur pour les jours à venir.
L’après-midi sera focalisé sur la rivière principale, toujours teintée, mais propice aux grosses Marmos qui sortent souvent dans cette configuration particulière. Nous prospecterons au steamer sans résultat, ni attaque, mais sans déception au vu de la qualité des lieux.

2eme journée :

La grande rivière est pêchable en nymphe et nous prospectons tous azimuts. On peigne les veines, les blocs rocheux, et les bordures. Et là c’est une autre histoire, les poissons sont beaucoup moins nombreux, mais de belles tailles. Vincent se montre plus efficace et touche plusieurs beaux poissons derrière les gros blocs rocheux, peu présents sur notre parcours. Satisfait, il m’invite à prospecter le tombant d’un imposant palier, tout proche de la bordure plus profonde que la moyenne, et là, ma ligne s’arrête nette, et je perçois ce subtile « ding » déclenchant un ferrage dynamique, produisant cette courbe du blanck qui sent bon la victoire imminente …. Mais sur une hybride de Marmo, ce n’est jamais gagné d’avance. Le combat et rude, le poisson puissant et lourd. Heureusement mon ami me sauve la mise et épuise ce beau poisson, qui illumine nos regards de gamins heureux. Plus de 50 cm dans les mailles, que nous contemplons avant de les relâcher dans un panache d’éclaboussures.
Il y a beaucoup plus gros, et nous sommes pleins d’espoirs pour la suite …

3eme journée :

Retour sur la rivière principale, avec des conditions très favorables, le soleil est là et les niveaux sont adaptés, même si cela reste sportif. La nymphe sera encore de mise, sur cette zone amont plutôt urbaine, mais relativement paisible, car bordé par un chemin pratiqué par de nombreux promeneurs. Les roches sont très présentes, et de nombreux seuils sont annoncés par Luigi. Ce matin c’est moi qui suis en veine, et j’ai de beaux résultats tant sur les bordures, que les bouillons, derrière les blocs ou les pools. Le courant est vif et les combats sont soutenus. Mettre une truite au sec, même de taille moyenne demande un bon équilibre, au risque d’y laisser son orgueil dans un bain rafraichissant improvisé. Luigi prend Vincent sous son aile, et l’accompagne sur les postes à venir, mais la chance ne semble pas lui sourire. Midi approche et Luigi, nous quitte brièvement pour nous rapporter un déjeuner composé de produits locaux, de son choix, dont nous nous régalerons (Viva Italia !) Je me retrouve très en surplomb du dernier seuil prospecté par Vincent. C’est un beau spot large et profond, dans lequel il s’évertue à passer une nymphe lourde (double bille sur H8) au raz de la chute d’eau. Il y croit et insiste, appliqué dans son action de pêche … bing ! sa 10 pieds soie de 3 se plie, comme pour rompre, et il lui est impossible de maitriser quoi que ce soit pendant plus d’une minute. On est comme des dingues, suspendus dans l’interrogation, de ce qui s’annonce comme le graal du séjour. Puis la bête se dévoile enfin, et prend vigoureusement la fuite en dévalant sur 30 m, toujours sans la moindre impression de contrôle de mon ami, dans la peine, au milieu des roches glissantes …. Le poisson fini par s’arrêter, et dans ce moment de calme furtif, on peut constater l’imposante taille ainsi que la robe sombre de cette hybride de Marmo, comme rayée de tranches dorées sur ses flans. Le combat reprend de plus bel. Vincent fini par la coucher sur la bordure, et commence à courir comme il peut pour la stopper. Coup de tête de la dame noire, décrochage et retour de la belle 70 cm vers sa liberté … Quelques noms d’oiseaux fusent spontanément dans les airs, et la déception est à la hauteur du taux d’adrénaline du moment. Nous saurons plus tard que ce poisson aura été piqué pas moins de 3 fois dans la saison par un pêcheur local ami de notre guide, confirmant tant sa robe que sa taille. Notre casse-croute sera une consolation, même si cet épisode sera abordé tout au long du séjour, comme un grand regret, mais ce sont là les règles de toutes pêches, rien n’est jamais acquis.
L’après-midi, Luigi nous oriente vers l’aval du bassin versant ou la rivière principale se montre plus large avec des seuils et pools bien marqués. Les heures passent, et malgré des conditions quasi parfaites, seul mon camarade décrochera un poisson non identifié … nous restons sur notre faim et la déception commence à nous envahir. Luigi nous propose de pêcher à l’indicateur, avec un montage de sa conception, dans une belle veine d’eau longeant la bordure opposée à notre ilot de galet, fendant la rivière en 2. Après quelques lancés appliqués sans réelle conviction, un inespéré discret gobage apparait dans le coin de mon champ de vision. Nous sommes instantanément surexcités par cette opportunité de la dernière heure, et j’adapte mon bas de ligne pour une tentative en sèche. Je monte rapidement une petite émergente passe partout en H16.
On se pose quelques minutes, pour aborder cette belle truite sombre, bien installée, face à nous dans une retourne voisine de notre puissante veine d’eau … elle est à bonne distance (dans les 17 m) et collée face à une haute touffe de végétation, sous les contrariantes branches d’un arbre …. Pas simple. Luigi m’aide à avancer dans le courant, pour attaquer dans la meilleure configuration possible. On s’arrête quand les galets commencent à filer sous nos pieds, c’est chaud … les 1ers lancés sentent l’échec, et je manque de perdre mon bas de ligne dans les branches. Puis après quelques jurons dans le vent, et une reprise de souffle je dépose enfin cette petite touffe d’écureuil en mode détendu, 20 cm devant le nez de notre cible … le temps s’arrête, le léger contrecourant fait son office, et la dame sombre se saisi de cette délicate bouchée. Ferrage sévère, chandelles furieuses et dévalaison du courant au raz de mes pieds, s’en suit un bras de fer 25 m en aval ou Luigi aura couru pour capturer cette magnifique petite Marmo de moins de 50 cm … ce n’est pas un monstre, mais nous crions notre joie, sans retenu avant de relâcher avec plaisir ce moment de bonheur commun.

4ème journée :

Le ciel est couvert, et la grisaille nous accompagnera toute la journée. Cela sera très timide, jusqu’à ce qu’une fine pluie tombe, pour déclencher une véritable frénésie des indigènes, qui se jetteront sur nos nymphe et streamer. Certaines jailliront sous nos pieds comme des folles. Ça ne durera que 30 min, mais ce fut un spectacle surprenant, démontrant la richesse de ce cours d’eau.

5ème jour :

Au matin Luigi nous guide bien plus en amont de la rivière principale sur une autre association, où nous prenons les permis rapidement avec un petit expresso à la clef. Puis direction vers ce qui sera le parcours le plus sauvage que nous aurons pratiqué jusqu’alors. La rivière et large de 3 à 10 m et translucide. Les fonds sont glissants, même si les bancs de sable sont plus souvent présents qu’ailleurs, La discrétion sera de mise pour toute cette partie de pêche.
Les spots sont variés et majoritairement boisés, avec de temps à autres, quelques sapins couchés en travers de notre progression. Vincent ne tarde pas à toucher une très belle fario de plus de 45 cm devant un gros bloc rocheux, elle n’a pas résisté au streamer, couleurs vaironnées, qu’il a habilement animé devant sa demeure. La bête est d’une beauté déconcertante, qui nous laisse admirateur. Nous prenons quelques photos, sans la sortir de l’épuisette, et nous poursuivons notre avancée. A peine 50 m plus loin dans le un courant appuyé, je pique une hybride du même ordre de taille, puissante et combative. Nous progressons et nous essuyons plusieurs loupés et décrochés avant de toucher à nouveau des poissons dans un cadre de plus en plus contraignant, mais si motivant. Ce qui est très étonnant c’est que le gabarit des poissons est très supérieur à ce que nous nous attendions pour un bassin supérieur. On est loin des petites truites de montagne, et Luigi est tout autant surpris que nous … bref ce sera une belle journée, sans doute la plus intéressante.

6ème journée :

Cette dernière journée sera éprouvante, car après 2 heures de pêche dans les courants, je ne serais bon qu’à suivre Vincent au cas où il aurait besoin de mettre au sec une belle prise, mais à il n’en sera malheureusement rien. Le vent dominera jusqu’au soir, et les poissons seront exclusivement devant les blocs rocheux. Ce qui demandera une bonne maitrise des dérives et une animation déclenchée dans un timing bien réglé.
Si vous voulez tenter cette belle aventure, il faut se rappeler que c’est une pêche physique, qui demande une bonne tenue musculaire, un minimum d’endurance, et de bonnes chaussures. A ce compte, vous aurez de quoi ramener de très bons souvenirs, et assurément l’envie d’y retourner, car les trophées marbrés y sont bien présents au vu des rapports de pêches électriques, que nous avons lu. Alors n’hésitez pas à tenter cette aventure.

Conseil matériel :
Pour la rivière principale optez pour une canne de 10 pieds soie de 3 ou 4 de nouvelles générations, car elles sont souvent très polyvalentes, et offre un confort limitant la fatigue.
Pour le reste la classique 9 pieds soie de 4 ou 5 sera idéale
Si vous cherchez la grosse Marmo au streamer, c’est une autre histoire. Un minimum d’une 9 pieds soie de 7 voire 8 s’impose, car certaines dépassent les 80 cm !
Pour les mouches, les classiques font bien l’affaire :
Petits culs de canards émergent H16 et 18, sedge chevreuil H12 et 10, nymphes de moyennes à lourdes, mais les perdigones noires à cul rouge ou orange donnent de très bons résultats. Pour les streamers sombres est le mot clef, la taille elle dépendra de votre cible.

 

Olivier PHILIPPE

 

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