Chasse du sanglier en battue : il est rusé, le « cochon » !
La chasse du sanglier en battue, en France ou à l’étranger, nous révèle quelques ruses de la « bête noire ». Bien souvent, on ignore que le sanglier utilise de nombreux subterfuges pour se sauver d’une battue. Ainsi contrairement au chevreuil qui est plus difficile à chasser à l’approche, le sanglier, lui, est un fin stratège. Souvent, il arrive à déjouer tous les hypothèses mises sur le papier avant la battue. C’est aussi pour cela que la chasse du sanglier en battue est passionnante.
Chacun a sa technique, qu’il s’agisse d’une laie suitée, d’une bête rousse et à plus forte raison d’un gros solitaire.
La laie suitée
Ainsi, au sein de la compagnie, la laie meneuse se montre aussi rusée qu’un solitaire. Ainsi, la moindre indiscrétion parmi les chasseurs postés l’incite à revenir sur ses pas. Souvent en se cachant dans les ronces avant de trouver une échappatoire. Généralement, la laie meneuse marche en tête, suivie de sa troupe. Même si une laie est suitée de la compagnie, sa discrétion a fuir, avec sa troupe, est totale. Attention, une laie peut se sacrifier pour protéger sa progéniture. Elle est capable de d’isoler totalement pour permettre à sa troupe d’échapper à la traque et aux postés. Mais ainsi tenir un ferme.
Les bêtes rousses
La bête rousse est un jeune sanglier qui n’est plus un marcassin et qui n’est pas encore adulte. Une bête rousse est âgée entre 6 mois et un an. Ensuite, la bête rousse devient bête de compagnie.
Ainsi, les bêtes rousses, en battue, restent alors cachées lorsqu’elles sont éloignées de leur mère. Souvent, elles restent sur place, tapies dans les fourrés. Il arrive fréquemment que les traqueurs les dépassent sans les « lever ». Lorsqu’elles sont levées, les bêtes rousses peuvent alors foncer vers la ligne de rabat et partir en retour. Autre comportement, elles peuvent aussi se déplacer de quelques mètres, pour s’immobiliser à nouveau dans les ronces. Ainsi il arrive que les chiens perdent leurs voies.
Le solitaire
Un grand vieux sanglier ou solitaire a la ruse de son âge. Qu’il soit seul ou accompagné de son page, il est l’un des gibiers les plus difficiles à chasser en battue.
Le page est un jeune sanglier qui accompagne un vieux sanglier. Lorsque les postés regagnent leur place, il est impératif que la discrétion prime.
En effet, un vieux sanglier préfère parfois l’immobilité à la fuite. Et ce, tant qu’il n’est pas inquiété par les chiens ou par les traqueurs. Immobile, il peut rester ainsi alors que vous passez à quelques mètres de son « refuge », souvent situé dans un endroit sale et inaccessible. (ronciers, arbres couchés..)
Aussi, il arrive que ce solitaire soit baugé à quelques mètres seulement d’un posté. Ainsi caché par une végétation importante et sécurisante pour lui (ronces, épines noires,…), il ne bouge pas.
La fuite du solitaire
Seuls les chiens réussiront à le mettre sur pied. Mais s’il est accompagné de son page, il va laisser ce dernier se découvrir. Et en profitera pour filer en retour discrètement.
D’ailleurs, si une bête de compagnie sort seule, il y a des chances pour que ce soit un page. Aussi, il convient de fouiller avec minutie les environs. Il est rarement seul !
Contrairement à ce que l’on pense, si un solitaire décide de quitter sa place, il le fait lentement et avec prudence. N’oubliez pas, que vous êtes sur son territoire. Par conséquent il connaît parfaitement les lieux, de jour comme de nuit. Il connait tous les points de refuites.
Donc il va utiliser au mieux au mieux les couverts pour masquer sa fuite. Il cherche la moindre faille pour se faufiler, souvent des passages à l’abri des regards. Il risque même passer derrière un chasseur, sans bruit, le surprenant totalement. Mais, il peut même sortir en plein découvert et remonter un chemin, là où personne ne l’attend, et ce en tout quiétude. Car pour lui le danger s’est éloigné.
Les conseils pour la chasse du sanglier en battue
Le premier est l’observation et la connaissance du territoire. Que vous soyez dans la traque ou posté, une bonne connaissance des lieux est indispensable. Ensuite, la discrétion pour la mise en place des postés. Regagnez votre poste en silence, ni téléphone, ni talkie en marche ou de discussion avec vos voisins. Installez-vous en silence et observez autour de vous.
Autres formes de battues
Selon la configuration des lieux, et la décision du responsable certains optent pour des battues, ou poussées silencieuses (Drücken). Les animaux, moins stressés, sortent des enceintes moins rapidement. En fait, ils se lèvent et à se « reposent » rapidement. Sur des grands massifs chassés de plus de 500Ha, certains optent aussi pour des « battues-affûts » (ou traque affût). Mais cette configuration nécessite un nombre élevé de posté (un pour 10 Ha). La traque-affût consiste à positionner les postés non pas en ligne, mais à proximité des coulées de fuite des animaux. Que ce soit à l’intérieur des enceintes ou à l’écart de celles-ci. Les postés sont souvent très éloignés les uns des autres. Ils sont postes sur des miradors. Ainsi le tir à 360 degrés à très courte distance est possible. Les animaux sont moins dérangés, et les prélèvements sont meilleurs.
Enfin, une autre possibilité est la battue marchante. Où les postés se déplacent en fonction de la traque, afin de verrouiller au mieux l’enceinte chassée.
Mais quelque soit le type de battue, le biotope, la saison, ou le nombre de participants, le sanglier saura toujours parfaitement déjouer tous les pièges. C’est ce qui fait le charme de cette chasse. Il est rusé, le « cochon » !
