Chasse du mouflon de Marco Polo en Asie Centrale : Focus sur l’espèce
Quels sont les différents mouflons que l’on peut rencontrer ?
En Asie Centrale, et sans déborder sur l’Asie Mineure pour restreindre le champs, on retrouve 5 espèces de grands mouflons qui sont des argalis (Ovis Ammon). Le plus à l’Est, dans l’Altaï en Mongolie et à l’extrême Est du Kazakhstan on retrouve l’argali de l’Altaï (le plus grand de tous), l’argali de Gobi (le plus petit dans le désert du même nom) et enfin dans les monts de Karaganda à l’est de Kazakhstan, l’argali de…Karaganda.
Dans les montagnes du Tien Shan et des Pamirs vivent les argalis du Tien Shan et des Pamirs, ce sont ceux que l’on appelle communément les argalis de Marco Polo et par raccourci les Marco Polo.
Différence entre un Marco Polo et les autres mouflons que l’on retrouve un peu partout autour de la planète ?
C’est assez simple : à l’exception de l’argali de l’Altaï évoqué plus haut, ce sont les plus grands mouflons du monde avec des cornes magnifiques qui donnent beaucoup de prestance et d’élégance au trophée. Un mâle adulte pèse facilement 120-130 kg, ce qui n’a plus rien à voir avec les mouflons que l’on connait en Europe !
Quelles sont les particularités du mouflon de Marco Polo? (poids, habitat, etc…)
Ces grands mouflons habitent les hautes montagnes d’Asie Centrale et vivent dans les prairie hostiles de grande altitude. On les retrouve à partir de 2500-3000 mètres et jusqu’à plus de 4000 mètres, 4500 mètres aux Pamirs. L’herbe est rare là-haut mais semble-t-il très riche pour nourrir ces animaux qui ont aussi besoin d’une bonne couche de graisse pour résister au froid glacial qui enveloppe toutes ces montagnes l’hiver.
A-t-il des prédateurs ?
Le principal prédateur du Marco Polo est le loup dont l’animal se protège par la fuite. Pour cette raison les Marco Polo aiment les endroits dégagés pour voir venir et vivent en troupeau pour avoir toujours des sentinelles qui veillent.
Est-ce un gibier rare ?
L’animal survit en bonne densité dans son habitat naturel qui reste très hostile et pénétré seulement par quelques bergers et leurs troupeaux en été. La zone de répartition est assez étroite et on peu dire qu’en ce sens il est rare et qu’il est essentiel de préserver ces zones des très hauts alpages – par ailleurs d’un faible intérêt économique – d’une trop grande pénétration humaine.
Comment s’organise la chasse du mouflon de Marco Polo ? Est-ce une chasse difficile (altitude, niveau de difficulté physique…)
Le Marco Polo se chasse à l’approche en montagne souvent à l’aide de chevaux bien utiles pour parcourir de grands espaces surtout que l’essentiel des chasses se passent entre 3000 et 4000 mètres d’altitude où la raréfaction de l’oxygène commence à se faire sentir. La marche est plus difficile de ce simple fait plus que des dénivelés avalés. Sauf coup de chance les tirs sont assez longs et un calibre tendu et un bon entrainement préalable sont conseillés.
Quelles différences entre ceux du Tien Shan et ceux des Pamirs ?
La différence entre le Marco Polo du Tien Shan (Ovis Ammon Karelini) et le Marco polo des Pamirs (Ovis Ammon Poli) est assez ténu en dehors de leur appellation. Il est couramment admis que les mouflons sont un peu plus gros aux Pamirs mais nous avons, par exemple, fait tirer il y a deux ans un trophée de 62’ au Tien Shan qui aurait fait pâlir de jalousie beaucoup de chasseurs inconditionnels des Pamirs.
Où sont-il plus gros dans un pays ou l’autre?
Comme évoqué plus haut les trophées sont légèrement plus grands au Pamir (Tadjikistan) qu’au Tien Shan (Kirghizistan) mais ce n’est pas non plus du simple au double. Si un beau trophée fera entre 48’ et 54’ au Kirghizistan la palette sera de 52’ – 56’ au Tadjikistan.
Quels sont les records ?
J’ai trouvé sur internet que le record du monde était à 75’ mais je n’ai jamais vu ni entendu parlé d’un tel trophée. Quand on passe les 60’ on commence à parler de records, du secteurs, de l’année… on a un trophée exceptionnel.
La chasse est-elle plus facile dans un pays ou dans l’autre ?
Il y a une grosse différence de chasse entre le Kirghizistan et le Tadjikistan. Dans le premier on chasse à cheval et dans le second à pied.
Les camps d’altitude un peu moins élevés, les cumuls de neige plus faible et le goût des kirghizes pour les chevaux permettent l’organisation de la chasse à cheval. La chasse est très authentique et la balade fabuleuse dans des décors lunaires mais surtout les chevaux permettent de parcourir de grandes distances chaque jour en réservant son énergie pour l’approche finale.
Au Pamir les altitudes en moyenne plus élevées, le plus grands froids et la moindre appétence des tadjiks pour le cheval ont conduit à une organisation différente. Des camps très confortables ont été aménagés en très haute montagne. Ils se situent sur les zones de chasse. Ainsi la marche se fait sinon à plat mais sans grands dénivelés. Des pistes permettent de s’écarter du camp en VTT.
Quelles sont les meilleures périodes pour la chasse du mouflon de Marco Polo ?
D’octobre à décembre, période de pré rut et rut. Les animaux commencent sinon à descendre à se rassembler et circulent davantage que le reste de l’année.
Quels conseils pour bien réussir son voyage ? Formalités à prévoir, matériel à prendre, etc
Plus que jamais, il faut se préparer à une chasse authentique dans un environnement plutôt froid et les mêmes règles de base :
– Une carabine appropriée avec un tir tendu (300, 7RM…)
– Un équipement de qualité pour bien vivre son expérience. On peut toujours se découvrir quand on a trop chaud mais à l’inverse quand on a froid, ça gâche le voyage.
– L’abonnement à la salle avant de partir pour arriver en forme reste de rigueur !…
– Et enfin une visite à son cardiologue avant de partir pour s’assurer que l’on a pas de problème cardiaque que l’altitude pourrait révéler.