Tadjikistan : chasse des sangliers Attilas.
TADJIKISTAN , le mot qui hante mes pensées depuis 4 ans. C’est en effet à l’occasion d’un reportage sur Seasons et à la suite d’une visite sur le stand de DHD-Laika lors du salon de Rambouillet, qu’est né ce rêve fou de fouler à mon tour ces montagnes Tadjiques. Etant en quête de ces fameux grands sangliers » ATTILAS » lors de folles randonnées en montagne et dans la neige …
C’est donc après une longue hésitation que me voici en ce mercredi 11 janvier 2017 prêt à embarquer à Roissy pour un vol vers Douchanbé via Istanbul. C’est seul pour la première fois que j’embarque pour un nouveau voyage de chasse. Car, en effet tous mes habituels compagnons d’expéditions cynégétiques me prennent pour un « fou » de partir dans un tel pays et pour un tel programme .
Je rejoindrai donc 2 chasseurs Grenoblois , Damien et Stéphane , avec qui Mathieu Breton de DHD LAIKA m’a proposé de me joindre lors de la finalisation de mon séjour lors du Game Fair 2016 à Lamotte Beuvron .
Le voyage se déroule sans encombres. Après un accueil dans le salon VIP par Costa , (l’agent Russe de DHD qui nous accompagne pour toute la semaine et sert de traducteur ) , nous récupérons armes et baguages sans problèmes. Puis nous prenons un petit déjeuner dans Douchanbé et c’est parti pour 3 heures de route. Enfin deux bonnes heures à remonter 33 km de lit de rivière à bord d’un de ces fameux camions Russe qui passe partout …
Ce trajet sera notre première aventure. Car en plus de la remontée de la rivière il s’est mis à neiger pendant nôtre transfert. Donc nous avons dû slalomer entre les véhicules des Tadjiques qui n’étant eux pas doté de pneus neiges. Et que l’on a retrouvé de travers de partout dans les cols. Et en plus leurs passagers étaient allongés sur les capots des voitures pour essayer de gagner de l’adhérence …
Le récit du voyage de la chasse des sangliers attilas
Une fois installés dans nôtre « hôtel » c’est à dire chez l’habitant. Nous disposons d’une pièce commune à tous les trois et qui nous servira de chambre, salle à manger et autre. Aussi, nous avons effectué la traditionnelle et nécessaire vérification des armes. Armes impeccables nous rentrons dîner et surtout organiser et débriefer nôtre séjour avec Costa. Là à nôtre surprise Costa et nos guides nous trouvent affûtés et motivés. Aussi, il nous propose de partir chacun dans une zone différente pour 3 ou 4 jours de bivouac avec nos guides respectifs. Et ainsi chasser des zones plus éloignées …
Après une courte hésitation, banco et nous décidons tous les 3 de vivre l’aventure à fond ! Ce qui aura pour conséquence d’occuper longuement nôtre soirée pour organiser un paquetage cohérent. Surtout en oubliant rien d’indispensable mais en ne prenant rien de superflu. De fait, le sac à dos va être bien plus lourd que prévu.
1er jour : Après une première nuit agitée ( comme d’habitude ) c’est parti pour l’aventure avec pour Damien et moi. Ce soir retour au campement et départ en bivouac le lendemain. Et pour Stéphane c’est départ dés le premier jour pour la grande aventure. Nous partons en camion et après avoir déposé Damien en chemin et remonter un peu plus loin la vallée. Donc, les choses sérieuses commencent à 9h00 sous un soleil radieux.
Après seulement 20 mn de marche nous tombons sur 2 traces de loup très très fraîches. Nous les suivons environ 1 heure sans pouvoir les remonter. Et que nous abandonneront pour prendre la vallée que mes guides veulent explorer aujourd’hui . Nous parcourons des paysages immaculés à couper le souffle. Et c’est vers 13 h00 que j’observe mes premiers Attilas qui vermillent dans la neige 160 m en dessous de nous .
Le premier sanglier attila
Nous restons 15 mn à jumeler mais c’est une compagnie de 9 animaux avec une très grosse laie mais sans grand mâle. Et après une saute de vent ils forment un « petit train » que nous voyons s’éloigner dans la montagne . Vers 14h Fize le guide principal repère un solitaire à environ 1.5 km. C’est parti pour une heure de marche sportive , puis nous laissons les 2 autres guides ( Mamoud et Nicepouti ) et commençons l’approche finale .
C’est donc vers 15h 30 que j’ai la chance de tirer mon premier Attila à 60 m. Après un tir très rapide car il nous avait repéré et était sur le point de franchir le col … Je le foudroie et il déroule la pente.
Félicitations de Fize et à ma surprise il m’explique que l’on va aller casser la croûte et que nous irons voir l’animal après. Mais pour moi impossible d’attendre et je fonce admirer mon animal .
Une fois sur place je réalise que mon voyage est déjà réussi car dés le premier jour je viens de tirer un sanglier au trophée qui dépasse de loin tous mes précédents sangliers européens . S’ensuit donc la séance photos puis la découpe de trophée et après un rapide casse croûte nous reprenons nôtre marche folle. Vers 16h30 nous retrouvons un autre solitaire que nous approchons à 108 m et observons pendant 15 mn mais je refuse le tir car gros animal mais trop jeune … C’est ainsi à 19 h et plus d’ 1h30 de marche de nuit que se termine cette première journée avec donc 10 heures de marche dans 30 cm de poudreuse à avaler des dénivelés » sympathiques » . je fini complètement HS et à la limite des crampes car première erreur je n’ai pas emmener suffisamment à boire …
Une chasse physique
2éme jour : Départ pour la grande aventure du « bivouac » en montagne avec mes 3 guides . La journée débute par une ascension de 2 heures pour gravir plus de 1000 m de dénivelés positifs avec un sac à dos qui pèse son poids . Ensuite après une petite pause nous chassons jusqu’a 17 h et l’arrivée à nôtre « chalet » … La zone est magnifique avec des reliefs de fou mais aujourd’hui pas de chance malgré de nombreuses traces de gros solitaires nous ne verrons que 2 grosses laies . Je verrai quand même mes premières bartavelles et à ma surprise 3 gros porcs et pics ?
La soirée se passera à boire du thé et du thé et du thé et à manger le traditionnel repas tadjique , le tout sera ponctuée par leurs nombreuses prières , si ça ce n’est pas de l’immersion … Dommage que la langue soit une telle barrière .
3éme jour : Le jumelage commence à 07h30 du « chalet » et nous repérons un sanglier couché au soleil dans la pente d’en face. Après 30mn de marche nous en arrivons à 280 mètres et il est toujours couché et partiellement caché par un tronc d’arbre mort. Fize veut que l’on se rapproche un peu. Et nous entamons une descente dans une pente gelée et bruyante. Et arrivé à 230 mètres l’animal se lève et regarde dans nôtre direction. Fize pose alors le sac et je prends donc un tir dans la précipitation et mal calé et de plus à travers quelques branches , résultat je loupe !!! Je ne peux m’empêcher de penser que j’aurai dû rester comme je le voulais à 280m. Et surtout au même niveau que le sanglier et surtout avec le temps pour bien me caler. Mais pas le temps de gamberger et nous repartons …
La chasse des sangliers attilas : un rythme soutenu
Vers 9h30 nous repérons une belle compagnie qui se déplace et nous l’observons pendant 30mn pour voir ce qu’elle fait . Je regarde l’environnement et me dis qu’ils sont complètement « stupide » et que l’on perd nôtre temps car entre les animaux et nous il y a une sorte de canyon de 600 mètres de fond et qu’il faudrait remonter d’ 1 km pour arriver à leur niveaux… Fize m’explique comme il peut qu’il y a dans le groupe un grand mâle et qu’ils se sont couché , et nous partons chercher plus loin . Mais après 1 heure nous revoici à essayer de revoir cette compagnie dans les arbres et nous cassons une croûte puis Fize me demande si c’est « good ». Il m’explique qu’il veut essayer et pense pouvoir trouver un passage …
Je lui répond alors que si c’est good pour lui , c’est good pour moi. Nous partons donc tous les deux alors que les deux autres restent sûr place pour nous prévenir au cas ou les animaux bougent. Après 1h30 d’efforts à descendre puis remonter des pentes plus que périlleuses, nous arrivons au dessus du niveau supposé des animaux . Et jumelons mais ne pouvant les trouver Fize appelle Mammoud et leurs demandent de remonter doucement la vallée en se faisant entendre pour essayer de nous envoyer les animaux.
Le doute s’installe mais après 40 mn la compagnie nous arrive dessus par une zone relativement dense à environ 60 m . Il y a une dizaine d’animaux et je comprends rapidement que le mâle est en plein milieu de la compagnie. Il est en 5éme position et à la 1ére occasion je prends ma chance en tirant à travers les buissons dans une petite fenêtre de tir. A priori qu’il accuse le coup et sort du groupe. Aussi je redouble au moment ou il entre dans du très sale. Là je ne vois plus rien .
Fize m’appelle et je vois défiler comme à la parade et en plein découvert toute la compagnie en file indienne. (Je penses que c’est un moyen de défense par rapport aux loups et ou à cause des forts dénivelés car malgré mes 2 tirs la compagnie est restée organiser et fuie sans paniquer ). Soudain Fize s’excite et me crie « shoot » en me désignant le dernier. J’hésites et ils passent la crête , et nous courons à leur poursuite ( je tombe et me rattrape in extrémis sur la crête …). Et, nous les voyons franchir tranquillement une autre bosse.
Weidmanshell !
Je comprends alors à la tête de Fize qu’il pense que j’ai tout raté. Et que le dernier sanglier de la compagnie était le gros mâle qu’il avait vu le matin. Je lui demande alors de me suivre et pars en courant à l’endroit de mon dernier tir . Arrivé sur place nous tombons sur le sanglier de mes rêves, nous nous congratulons et je pousse un cri de joie qui a du être entendu jusqu’en Chine …
J’embrasse mon guide et s’est parti pour une longue série de photos tout en me demandant si tout ça est bien réel … Ensuite bien sûr , récupération du trophée puis petit en cas et s’est bien sûr reparti ( le cœur léger ) jusqu’à 17 h mais sans autre contact . Cette journée ce soldes donc par 9 heures de marche en aillant parcouru moins de distance que d’habitude. Mais à escalader des dénivelés que je n’aurai jamais cru pouvoir franchir. C’est donc dans une totale décontraction que je passe la soirée à bien sur boire du thé. Mais surtout à me dire que quoi qu’il arrive maintenant cette « expédition » est une totale réussite .
4éme jour : Nous reprenons toutes nos affaires car nous chasserons toute une vallée en redescendant vers le village de départ pour retrouver ce soir un peu de civilisation ( enfin si on peu dire …) et le campement principale . Vers 10h30 nous trouvons un sanglier afféré à vermiller dans une pente très abrupte. Nous courons alors nous mettre hors de sa vue et à bon vent et contournons la montagne pour arriver à son niveau.
Un Monstre de sanglier Attila
Après un peu de « ramping » dans la neige nous nous posons et je prends le temps de reprendre mon souffle car pour la première fois l’animal est calme et toujours en train de se nourrir . Le télémètre indique 132 m et après 2 mn bien installé avec 3 points d’appuis , je foudroie proprement cet Attila qui semble joliment armé … Après 20 mn de marche pour rejoindre l’endroit du tir et avoir décoincé le sanglier des arbustes. Je reste bouche bé devant un » monstre » d’Attila beaucoup plus gros et armé que celui de la veille …
J’ai devant moi l’animal dont j’ai rêvé en venant ici ! Ce coup là je prends réellement le temps de savourer ce moment. Alors que mes tadjiques me demandent de me dépêcher, je prends tout mon temps. Le temps que je prélève le trophée les guides font un feu et nous coupe chacun un bâton de 2 mètres de long. Je comprendrai réellement le pourquoi en fin de journée … En effet en arrivant à la descente finale vers le village et ses pentes relativement dégagée mes guides me demandent de faire comme eux. Prendre la pente complètement en arrière et tout leur poids en appuis sur le bâton…
Nous voila parti à faire du ski à la « tadjique » ,le bâton servant donc de gouvernail et de frein . Pas évident à maîtriser mais très marrant et efficace en gain de temps . Nous arriverons au camion à 17h30 et au campement vers 18h30 après nos 9 h de marche quotidienne sans avoir vu d’autres sanglier ( malgré les très nombreuses traces ) mais quelques bartavelles , un lièvre variable et un renard . Arrivé au campement j’ai la joie de retrouver Stéphane et nous passons bien sur la soirée à nous raconter nos exploits réciproque .
5éme et dernier jour : C’est détendu et sans aucune pression que j’attaque cette dernière journée . Parti de la vallée et après une heure de montée nous observons dans une combe une compagnie qui vermille mais pas de mâle dans le groupe . Vers midi nos faisons une pause casse croûte « originale » sur une arrête enneigée d’ 1 mètre de large et avec le vide de 3 côtés , vertige interdit … Nous montons très haut car mon guide veut chasser à la descente une vallée qu’il affectionne. Mais malheureusement arrivé en haut après un bel effort nous devons renoncer. En effet, il y a trop de neige et cela risque d’être dangereux …
Nous repartons donc vers une autre zone et trouverons en fin d’après midi une autre compagnie. Mais en cours de jumelage et à mauvais vent elle prend rapidement la fuite. Et malgré une belle course poursuite nous n’arrivons pas à les retrouver.
Fin d’un séjour riche en sensations
Puis arrivé pratiquement à la vallée nous trouvons une superbe trace. Fize me demande si je veux essayer de remonter voir. Et nous repartons pour une dernière montée ( enfin normalement car avec Fize …). Mais pour finir je verrai bien les derniers sangliers Attilas du séjour mais uniquement 2 grosses laies . C’est un peu nostalgique que j’entame cette dernière descente .
Maintenant c’est champagne car pour la première fois nous voici enfin tous les trois réunis pour arroser ça … Puis arrive Costa avec dans les mains tous nos trophées pour le moment « officiel » de la mesure … Nous aurons tous les trois l’heureuse surprise de dépasser la barre fatidique des 23 cm. Donc nous sommes dans la catégorie des très grands … Avec pour Stéphane un 23.6 cm , pour Damien le record avec 25.9 cm et pour moi un record à 24.5 cm et 20.9 et 21.5 cm pour les 2 autres . Un total donc de 8 grands sangliers dont 7 de plus de 20 cm.
Pour résumer , un grand merci à DHD LAIKA , à mes deux compagnons d’aventure et à mes super guide Tadjiques pour cette « expédition » magique. Où tous mes rêves de chasse et de marche en montagne et sur la neige, dans des paysages à couper le souffle et bien sûr à la poursuite d’animaux de rêve, auront été vous l’aurai compris plus que réalisés . 100% satisfait.
Maintenant le retour à la civilisation. Et à nos vies respectives ainsi que nos prochaines sorties cynégétiques risquent de sembler pendant quelque temps un peu « fade » …
Infos sur la destination: Tadjikistan.
Article publié le 29/12/2023 – Mis à jour le 31/03/2025